Bram BOGART

Bram Bogart (1921-2012)

Bram Bogart est né à Delft, aux Pays-Bas, en 1921 et est décédé à Kortenbos, en Belgique, en 2012.

Fils de forgeron, il entame des études de peintre en bâtiment. Il réalise d’abord des façades et des panneaux publicitaires.
De cette période formatrice, il gardera une conception compacte de l’usage de la couleur.

En 1939, Bogart s’inscrit aux beaux-arts de La Haye. Il peint alors des tableaux abstraits inspirés du cubisme.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il s’installe dans le Sud de la France puis se fixe à Paris dans les années 1950. C’est là qu’il crée ses premiers impasti (de l’italien « empâtement »), selon une technique typique : la pose d’une pâte composée de pigments mélangés dans du plâtre sur une épaisse toile de jute. Mélangeant la peinture à l’huile et à l’eau, Bogart crée des œuvres proches du tâchisme (Gris et bleu, 1954).

Au même moment qu’Yves Klein, il produit ses premiers monochromes (Absolution, 1959).
C’est sur le toit de son atelier, situé rue Santeuil, qu’il fait sécher ses blocs de peinture à l’air libre.

Dès le départ, Bogart refuse d’adhérer à une mouvance quelle qu’elle soit. Son travail se rattache pourtant à plusieurs courants de l’art informel d’après-guerre (expressionnisme, matiérisme).
Il se rapproche aussi du groupe CoBrA (1948) ou du groupe Zéro (1957).

À la fin des années 1950, l’artiste organise son premier solo show à la galerie Creuze (Paris).
Déjà ses toiles s’épaississent, le tableau devient à lui seul un mur-support, un mur-sujet.
La masse picturale est le socle d’une réflexion confrontant la matière et la représentation.

La matérialité du support tridimensionnel confère à la peinture une force sculpturale, au-delà des oppositions entendues.

En 1961, avec sa future femme Leni, il s'installe de façon permanente en Belgique, et en 1969, devient citoyen belge. Alors, il commence des travaux en trois dimensions, avec un mélange de mortier, de siccatif, de poudre de craie, de vernis, et des pigments, appliqué sur de grandes et lourdes structures en bois. La jute craque sous l’huile, l’artiste doit mettre au point un système de panneaux renforcés permettant de supporter des compositions pesant parfois des centaines de kilos.
La peinture s’étale à la spatule et à la truelle.

Progressivement, la palette de Bogart s’enrichit de couleurs vives allant du bleu (Roodinblauw, 1967) au jaune vif (Rye Summer, 1963), dans des compositions à l’esprit parfois proche de Nicolas de Staël.
Ailleurs dans le monde, d’autres artistes traitent alors de l’autonomisation picturale comme Ron Gorchov aux États-Unis ou Takesada Matsutani au Japon.

En dépit des apparences, la matière n’est pourtant pas l’élément central des créations de Bogart.

« L’essentiel, c’est l'écriture et la construction du tableau, » déclare l’artiste.

« Je m'efforce de ne jamais refaire deux fois le même signe ou la même bande. C'est pourquoi, la matière, si elle est épaisse, lorsque j'y plante plus ou moins profondément mes signes, me permet de grandes variations. »

Désormais reconnu, Bogart représente la Belgique à la Biennale de Venise en 1971.

Ses concepts se déclinent sous toutes les formes, qu’il s’agisse de cadres de petite taille ou de grandes gouaches en masse colorée.
Il poursuit également ses recherches monochromes (White plane white, 1974).

Grâce à un processus de "construction" avec la peinture, il a fusionné le geste avec la matière, pour produire des peintures puissamment physiques avec une présence sculpturale et tridimensionnelle.
Bram Bogart meurt en 2012 à l’âge de 91 ans.

Il est actuellement représenté par la White Cube Gallery (Londres, Hong Kong, New York, Paris, Palm Beach)

Tout au long de sa carrière, il a beaucoup exposé en Europe, notamment au Cobra Museum of Modern Art, Amstelveen (2012), à la Kunsthalle, Recklinghausen (2005), au PMMK, Musée d'art moderne, Ostende (1995), au Palais des Beaux-Arts, Bruxelles (1964) et au Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam (1959). En 1970, il a représenté la Belgique à la 35e Biennale de Venise. L'œuvre de Bogart figure dans de nombreux musées et collections publiques, dont la Tate, à Londres, le Moderna Museet, à Stockholm, le Museum Boijmans Van Beuningen, à Rotterdam, le Mudam, au Luxembourg, le Museum of Contemporary Art Australia, à Sydney, le Museum Voorlinden, à Wassenaar, aux Pays-Bas, la National Gallery of Victoria, en Australie, le S.M.A.K, à Gand, et le Yuan Art Museum, à Pékin.

SELECTED WORK

Bleu Noir

156 x 164 cm

Techniques Mixtes

1971

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